The opposition between modernity and the ancient world arose from the French Revolution, but this political revolution does not by itself explain the specificity of modern societies. This paper contends that Max Weber and Émile Durkheim locate the seeds of this new kind of society in the medieval town. It allows them to understand the advent of modernity as a rupture without abolishing historical continuity. However, while Durkheim’s understanding of the medieval town rests on the idea of the corporation, Weber’s understanding rests on the idea of the burgher’s oath. These two theoretical models thus stand apart from each other, as they draw from two different conceptions of modern societies’ identity and of their particular science, sociology.
La Révolution française a fait naître l’idée d’une modernité opposée au monde ancien, mais cet événement politique ne permet pas en tant que tel de penser ce qui fait la spécificité des sociétés proprement modernes. L’article montre que Max Weber et Émile Durkheim situent tous deux les prémisses de ce monde social nouveau dans la commune médiévale, ce qui leur permet de concevoir la rupture qu’est l’avènement de la modernité sans abolir la continuité historique. Le modèle théorique de Durkheim, qui pense la commune à partir de la corporation, et celui de Weber, qui la pense à partir du serment bourgeois, s’opposent toutefois nettement, en ce qu’ils expriment deux conceptions divergentes de l’identité des sociétés modernes et de la sociologie qui en est la science.
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