In this paper, I show that there are strong epistemological disagreements between the two leading figures of Scottish sentimentalism, Francis Hutcheson and Adam Smith, over moral normativity. While the former defends the existence of a moral sense, the latter argues that we develop our knowledge of moral norms socially, through our sympathy with the feelings of other people and the representation of an impartial spectator. I argue that, despite their efforts, both these two authors fail to say clearly what moral norms really are, and that they try to escape moral relativism without any true success. I suggest that these difficulties represent an important challenge for moral sentimentalism.
Dans cet article, je montre qu’il existe des désaccords épistémologiques forts entre deux figures majeures du sentimentalisme écossais, Francis Hutcheson et Adam Smith, à propos de la normativité morale. Tandis que le premier défend l’existence d’un sens moral naturel, le second soutient que nous développons notre connaissance des normes morales socialement, par sympathie avec les sentiments de nos semblables et la représentation d’un spectateur impartial. Je soutiens qu’en dépit de leurs efforts, ces deux auteurs ne parviennent pas à spécifier clairement ce que sont réellement les normes morales, et qu’ils tentent d’échapper au relativisme moral sans véritable succès. Je suggère enfin que ces difficultés constituent un défi important pour le sentimentalisme moral.
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