Resumen de Si loin, si proches de la prison : les centres éducatifs fermés pour jeunes délinquants
- English
The opening of the first closed educational centres (CEF) in France in September 2002 was one of the most striking symbols of a crackdown on juvenile delinquents. Based on a monographic survey within a CEF run by the public sector of the Youth Judicial Protection Service (PJJ), this article analyses the ambiguous relationship that these new institutions have with “confinement” and prison in general. Our observations show that despite the philosophy of control that structures the CEF, its day-to-day operations do not rule out the possibility of temporary release, whether authorised or not: CEFs appear to be “open-closed” more than completely “closed” educational centres. At the same time, our observations show that educational strategies designed by educators around the constraints—especially the legal constraints—faced by the youths in their charge are still likely to make CEFs an antechamber of prison, blurring the boundaries between “open custody” and “closed custody”.
- français
La création des premiers Centres éducatifs fermés (CEF), en septembre 2002, fut l’un des symboles les plus marquants d’un processus de durcissement des réponses pénales apportées aux jeunes délinquants. Fondé sur une enquête monographique au sein d’un CEF de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), cet article analyse les rapports ambigus qu’entretiennent ces nouveaux établissements à « l’enfermement », et plus généralement à la prison. Nos observations montrent en effet que le fonctionnement quotidien du CEF, malgré la philosophie du contrôle qui le structure, n’exclut pas toute possibilité de sortie, autorisée ou non : les CEF apparaissent comme des centres éducatifs « fermés-ouverts » plus que strictement « fermés ». Nos observations montrent cependant, dans le même temps, que les stratégies éducatives élaborées par les éducateurs autour des contraintes – en particulier les contraintes pénales – qui pèsent sur les jeunes placés sont toujours susceptibles de faire des CEF une antichambre de la prison, brouillant les frontières entre « milieu ouvert » et « milieu fermé ».
