Resumen de Vices et malheurs de la charité: Les détournements du réalisme

Chantal Pierre-Gnassounou

• English

  For realist or naturalist novels belonging to a critical period that sought to put into question the economy and the morality of charity, the latter was both social fact to be described within a study of mores (charity was a priority in elite circles) and a well-rehearsed narrative (for example, the visit to the pauper prescribed in great detail in charity manuals of the 19th century, such as Gérando’s) with its protagonists, a flow, a tonality (pathetic), which was to be disrupted and sent off course. This resulted in worldly, obscene and prostitutional charity scenes, in alms-giving scenes turned into erotic ones, in catastrophes (death, rape, theft...) as the resolution of the caritative scenario. The ultimate harm realism inflicts on the economy of charity consists in the suppression of the sentimental exchange supposed to accompany it : gratitude and compassion are no longer legal tender

• français

  Pour le roman réaliste-naturaliste qui s’inscrit dans une période critique remettant en question l’économie et la morale de charité, celle-ci constitue à la fois un fait social à caractériser dans le cadre d’une étude de moeurs (la charité est à l’ordre du jour des agendas mondains) et un récit préétabli (comme la visite au pauvre prescrite et détaillée par les manuels de charité du dix-neuvième siècle, tel Gérando) avec des protagonistes, un déroulement, une tonalité (le pathétique) qu’il s’agit de dérégler et de déprogrammer. Il en résulte des scènes de charité mondaine, obscène et prostitutionnelle, des scènes d’aumônes détournées en scènes érotiques et des catastrophes (morts, viols, vols...) en guise de dénouement au scénario caritatif. L’ultime dommage réaliste infligé à l’économie de la charité consiste en la suppression de l’échange sentimental qui est censé l’accompagner : reconnaissance et attendrissement n’ont plus cours