Comment écrire après la catastrophe naturelle ? Quel est le pouvoir des mots sur l’horreur ? Autant de questions auxquelles le texte de Yanick Lahens, Failles, tente de répondre. Pour y arriver, l’écrivaine haïtienne se saisit du présent pour réécrire l’histoire de son pays. L’écriture lui offre la possibilité de dire l’évènement sans tomber dans le pathos. Chez Lahens, la réalité se met au service de l’imagination. L’auteure opère une traversée imaginaire de son île pour décrire, outre la faille géologique actuelle, d’autres failles d’une société exsangue. Le séisme du 12 janvier 2010 devient un motif littéraire pour réécrire l’histoire d’Haïti. Elle est l’occasion de repenser le monde tel qu’il va, de poser des questions de fond (des relations entre les pays pauvres et les riches). Pour la romancière haïtienne, la littérature est un moyen de repousser les frontières du drame, de le dé-hanter, de l’habiter par la pensée.
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