Issu d�une enquête collective au sein de tribunaux de grande instance en France, l�article cherche à comprendre pourquoi le domaine de la famille est le terrain privilégié de l�expression d�un souci culturaliste de la part des professionnel-le-s du droit (juges, avocat-e-s et greffières) et quels sont les effets, dans la pratique, de ces processus de différenciation et de racialisation des publics sur le traitement des justiciables appartenant aux minorités ethno-raciales. Dans un contexte de justice de masse, les catégories ethno-raciales que les professionnel-le-s du droit mobilisent offrent un moyen rapide de catégoriser les affaires, en appréhendant des situations familiales perçues comme « complexes » dans une opposition binaire et évolutionniste (culture « traditionnelle » et « patriarcale » des minorités ethno-raciales vs culture « moderne » et « émancipatrice » de la population majoritaire), durcissant par là des stéréotypes de genre et de classe.
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