Resumen de Patrimoine culturel et conflit: le regard de l’Europe
Pourquoi se concentrer sur le patrimoine culturel et le conflit ? Ne devrions-nous pas laisser le conflit en dehors de notre discours sur le patrimoine, car il pourrait gâcher l’effet positif que nous souhaitons produire ? Le patrimoine est en soi un vestige du passé et, qu’il soit ancien ou récent, beau ou non, il ne se contente jamais de ne refléter que le bon côté de l’histoire. Il se peut que le côté obscur de l’histoire soit moins plaisant, mais il ne disparaît pas. Nous devons nous confronter à la complexité matérielle et sémantique des bâtiments historiques, des sites archéologiques, des œuvres d’art, des artéfacts, des collections – et livrer une interprétation prenant en compte, entre autres choses, leur capacitéà susciter le débat. La Déclaration de Fribourg sur les droits culturels (Fribourg, 2007), qui proclame que toute personne dispose d’un droit individuel au patrimoine, ainsi que la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la Valeur du patrimoine culturel pour la société (Convention de Faro, 2005), ouvrent de nouvelles perspectives à la participation sociale dans la fabrique du patrimoine, et de nouvelles lignes de tension, d’opposition et de débat, car davantage de personnes seront encouragées à prendre part au débat et à la négociation. Le raisonnement qui sous-tend l’idée de tels débats sur le patrimoine est qu’après les échanges de vues, les parties opposées pourraient être en situation de mieux identifier ce sur quoi elles sont en désaccord, d’accepter peut-être certains des arguments de l’adversaire et d’être d’accord sur certains point, ou de courageusement s’accorder sur un désaccord, ce qui est après tout une certaine forme de consensus.
