Tanella Boni conçoit la création littéraire comme une façon de résister à des situations d’extrême urgence, ainsi qu’aux problèmes économiques et politiques. Comment dire l’innommable et l’indicible, tel est le travail de l’écrivain. C’est aussi une lutte contre le temps, contre les événements qui bousculent l’existence des êtres humains et parfois les écrasent. Dans le contexte postcolonial en Afrique, la littérature doit revendiquer sa place en tant que forme de résistance contre l’oralité, qui est aussi très puissante. La francophonie est à la fois un soutien et un obstacle, car elle tend à installer dans un isolat les écrivains qui en font partie. Quant au pouvoir intrinsèque du travail d’écriture, étroitement liéà l’histoire individuelle et collective, et à la mémoire, il tient au fait qu’il est à la fois l’expression de la singularité de l’écrivain et l’expression de son lien aux autres individus et aux autres cultures.
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