Le 9 juillet 2006 Zidane assène un coup de tête à Marco Materazzi en finale de la Coupe du Monde et est expulsé. C�est une formidable déflagration dans l�opinion. Mais même si on reproche au joueur d�avoir favorisé les conditions de la défaite, il est aussitôt pardonné. Ce pardon est orchestré par le récit médiatique. Les journaux développent une rhétorique des circonstances atténuantes appuyée sur trois grands ressorts explicatifs?: l�humanité, les origines et le génie de Zidane. Le récit de presse montre alors combien la sacralisation des héros sportifs symbolise le «?refuge?» que constitue de nos jours l�univers du sport. Dans un temps saisi par la crise existentielle du social et du politique, le sport (avec ses idoles) est l�un des derniers espaces permettant l�enthousiasme civique, le partage des émotions sociales et la sacralisation d�icônes laïques.
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