Eugénie Grandet and La Joie de vivre both show characters exemplifying what the pathology of interest can be : Grandet father is one of the money monomaniacs of La Comédie humaine and Madame Chanteau shows psychosomatic disorders linked to her greed for Pauline’s inheritance. Both novels have a macrostructure showing clearly the power of interest : Eugénie Grandet is one of the Balzacian novels describing the destruction of feelings by passionate interests and La Joie de vivre demonstrates how the sacrifice of Pauline can ironically turn itself into almightness, according to Jean Borie’s and Jean-louis Cabanès’ analyses. Further, we should wonder if Eugénie or Pauline do not tend to overestimate their own gift or sacrifice : money becomes a metaphor for virginity ; their love language uses the idioms of money and exchange ; and above all, both heroines expect too much from their gift.
Consacré à l’étude comparative d’Eugénie Grandet et de La Joie de vivre, cet article commence par rappeler en quoi ces deux romans présentent des exemples évidents de pathologie de l’intérêt, en particulier à travers les personnages du père Grandet et de Mme Chanteau : le premier prend place dans la galerie balzacienne des monomanes de l’or, la seconde est le sujet d’une véritable psychosomatique de l’intérêt déréglé. L’étude revient ensuite sur la macrostructure de ces romans : nous pouvons lire dans Eugénie Grandet le processus de vexation des sentiments par les intérêts passionnés qui se trouve décrit dans certains textes préfaciers balzaciens ; nous voyons se dessiner dans La Joie de vivre le phénomène de retournement du don sacrificiel en toute puissance qu’ont bien analysé Jean Borie et Jean-Louis Cabanès. Mais le présent article finit surtout par interroger la surestimation paradoxale de l’argent qui caractérise les dons faits par les protagonistes féminines Eugénie et Pauline à leurs amants : on reconnaît la classique métaphorisation du pucelage en trésor ; on constate que l’amour est informé par le langage de l’argent ; on se demande enfin si la pathologie de ces héroïnes ne consiste pas à surestimer les pouvoirs de leur don, cette relation pathologique constituant l’envers de la relation de crédit.
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