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Resumen de Et magnae silvae creverunt... Observations sur le thème du rinceau peuplé dans l'orfèvrerie et l'ivoirerie liturgiques aux époques ottonienne et romane

Jean-Pierre Caillet

  • English

    In Bernward's liturgical candlesticks at Hildesheim as in Abbot Peter's one at Gloucester or in the Trivulzio candelabrum of Milano, inhabited scroll theme appears having been used to express human destiny (Fall and Redemption). With some variations, other items belonging to the same period beetween the year 1000 and about 1200 also seem to convey this notion. Such an iconography is first explained by drawing back to its paleochristian and early medieval sources.

    But it is then necessary to examine doctrinal basis likely to have, during Romanesque period itself, conditioned a metaphorical use of inhabited scroll. Neo-platonician tradition takes here an important position, as do some speculations which insist on negative role of the forest (for instance by Hildegard of Bingen) ; meanings of the word silva must also be considered. A mental background is then defîned, and the nuances it includes are well enough connected to those in formulations of our theme. Moreover, this preoccupation of embracing the universe with all its components and duration is manifested in our items just as it is in monumental programs ; and the seemingly marginal developments which scrolls are composing may then also carry about an essential part of the message.

  • français

    Sur les chandeliers liturgiques de Bernward à Hildesheim comme sur celui de l'abbé Pierre à Gloucester et sur le candélabre Trivulzio de Milan, le thème du rinceau peuplé apparaît avoir été mis à profit pour exprimer le destin de l'homme (chute et rédemption). D'autres objets également datés entre l'an Mil et les environs de 1200 paraissent bien traduire, moyennant certaines variantes, la même notion. Cette iconographie s'explique d'abord en remontant à ses sources paléochrétiennes et haut-médiévales.

    Mais il faut ensuite envisager les fondements doctrinaux qui, à l'âge roman même, ont pu inciter à l'emploi métaphorique du rinceau peuplé. La tradition néo-platonicienne y tient une large place, ainsi que certaines spéculations insistant sur le rôle négatif de la forêt (comme chez Hildegarde de Bingen) ; les significations du terme silva sont également prises en compte. Un arrière-plan mental se définit alors, et les nuances qu'il comporte correspondent assez bien à celles des formulations de notre thème. Cette préoccupation d'embrasser l'univers dans toutes ses composantes et sa durée se manifeste d'ailleurs sur nos objets comme dans les programmes monumentaux ; et les développements apparemment marginaux que constituent les rinceaux semblent donc colporter aussi une part essentielle du message.


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