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Homosexualité et mariage aux États-Unis [Histoire d'une polémique]

  • Autores: Éric Fassin
  • Localización: Actes de la recherche en sciences sociales, ISSN 0335-5322, Nº. 125, 1998 (Ejemplar dedicado a: Homosexualités), págs. 63-73
  • Idioma: francés
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  • Resumen
    • English

      Homosexuality and Marriage in the United States. Far from being driven by identity politics, and contrary to French stereotypes, 1990s American politics of homosexuality strikes a universalist, if not assimilationist note - in particular regarding the issue of same-sex marriage. In its 1993 decision (Baehr V. Lewin), the Supreme Court of Hawaii opened the way for this legal recognition : discrimination against homosexuals may still be legal and sodomy laws remain on the books (« privacy » does not apply to homosexuality), but the justices argued in terms of sex discrimination - not of sexuality. This decision is engulfed in the new homosexual politics of the 1990s : the hopes raised by Bill Clinton's election in 1992 were soon belied by the « gays in the military» fiasco. The President then gave ground to his conservative opponents (leading him not to veto the Defense of Marriage Act in 1996), whose shrill rhetoric against gays paradoxically contributed to the rise of gay conservatives. This new phenomenon redefines the American debate : gay conservatives join with liberals in defending legal marriage not only as a right, but also as a norm. Monogamy is advocated as a political ideal opposed to the « counterculture », as a way both to fight AIDS and to « civilize » gays through the regulation of their sexuality. Hence intra-community debates : radical opposition to same-sex marriage as a political objective cornes both from feminist quarters (although critics of the patriarchal nature of matrimony have to contend with those who argue that same-sex unions would «dismantle the gender structure of marriage»), and from queer activists and intellectuals (who focus their attacks more on the regulation of sexuality, and less on the hierarchy of gender). This explains the major political differences with the French debate, where social norms are invoked against, and not in support of same-sex marriage.

    • français

      Homosexualité et mariage aux États-Unis. Loin d'être animée par une logique communautariste, et à l'inverse des stéréotypes français, la politique de l'homosexualité s'inscrit aux États-Unis, au cours des années 90, dans un registre universaliste, sinon assimi-lationniste - en particulier pour ce qui concerne le mariage des homosexuels. Dans son arrêt de 1993 (Baehr V. Lewin), la Cour suprême de Hawaii a ouvert la voie à sa reconnaissance légale : la discrimination à l'encontre des homosexuels et les lois contre la sodomie sont maintenues (la «privacy» ne s'applique pas à l'homosexualité), mais les juges ont raisonné en termes de discrimination de genre — et non de sexualité. Cette décision a été prise dans le renouveau de la politique homosexuelle des années 90 : les espoirs soulevés par l'élection de Clinton en 1992 ont vite été démentis par le fiasco de l'intégration des homosexuels dans l'armée. Le Président cédait alors du terrain à ses opposants conservateurs (jusqu'à signer le Defense of Marriage Act en 1996), dont la rhétorique homophobe virulente a paradoxalement contribué à l'émergence d'un conservatisme gay. Ce phénomène nouveau redéfinit le débat américain : les conservateurs font alliance avec les libéraux pour défendre le mariage légal non seulement comme un droit, mais aussi comme une norme. La monogamie est revendiquée comme un idéal politique par contraste avec la « contre-culture », en vue de combattre le sida et de «civiliser» en même temps les homosexuels en régulant leur sexualité. D'où les débats internes à la communauté : l'opposition radicale à l'objectif politique du mariage de même sexe émane à la fois des féministes (bien que les critiques du caractère patriarcal du mariage soient confrontées à celles qui maintiennent que les unions de même sexe « démantèleraient la structure de genre du mariage »), et des activistes et intellectuels « queer » (qui concentrent leurs attaques sur la régulation de la sexualité plutôt que sur la hiérarchie de genre). C'est l'explication des différences politiques majeures avec le débat français, où les normes sociales sont invoquées non pas en faveur, mais contre l'ouverture du mariage aux homosexuels.


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