Les fées seraient-elles nées au XIIe siècle ? (À propos d'un ouvrage récent)

• Autores: Pierre Gallais
• Localización: Cahiers de civilisation médiévale, ISSN 0007-9731, Vol. 29, Nº 116, 1986, págs. 355-371
• Idioma: francés
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    Laurence Harf-Lancner's book, Les fées au moyen âge (Paris, 1984), contains every document one could wish on fairies appearing in medieval French literature from the XIIth to the XIVth centuries. There is a brief history of the word and notion "fairy" during the Early Middle Ages, analyses of the latin texts (Gautier Map, Gervais of Tilbury, etc.). The subtitles should be treated with a certain caution however. For example, the narrative and episodes studied in Morgan and Melusine do not reproduce either the "scénario mélusinien" (the fairy cornes and, having officially married the mortal, has his children), or the "scénario morganien" (the fairy carries off the mortal to the Other World). Fairies seem to appear for the first time in French literature during the Xllth century, that is to say right from the outset. Yet this does not prove that the universal character of a supernatural woman in love with a mortal had not existed, even in the West, for a long time, and it is probably excessive to talk of The Birth of the Fairy.

  • français

    Le livre de Laurence Harf-Lancner, Les fées au moyen âge (Paris, 1984), contient toute la documentation souhaitable sur les fées qui apparaissent, du xne au XIVe s., dans la littérature française médiévale. Bref historique du mot et de la notion de « fée » au haut moyen âge ; analyse des textes latins (Gautier Map, Gervais de Tilbury, etc.). Les sous-titres du livre appellent plus de réserve ; Morgane et Mélusine d'abord : bien des récits et des épisodes étudiés ne reproduisent ni le « scénario mélusinien » (la fée vient, épouse officiellement le mortel, lui donne des enfants), ni le « scénario morganien » (la fée enlève le mortel dans l'Autre Monde). Les fées semblent apparaître pour la première fois dans la littérature française du XIIe s. — elle aussi à ses débuts : cela ne prouve pas que ce type, universel, de femme surnaturelle amoureuse d'un mortel n'existait pas, en Occident même, depuis longtemps, et il est sans doute abusif de parler de La naissance des fées.