À la différence de la société civile où le partage des territoires public et privé est bien délimité, sur Internet cette délimitation est floue. En effet, une pratique sociale comme le téléchargement de fichiers peut-elle être considérée comme un simple échange de fichiers appartenant à la sphère privée du sujet ou comme un vol renvoyant à la sphère publique? Si la loi peut s�appliquer au niveau du contenu des forums, blogues, etc. lorsque les écrits contreviennent à celle-ci, qu�en est-il du pseudonyme lui-même? La création autonymique étant libre et non censurée, l�usager peut, par l�intermédiaire de son nomen falsum, exprimer revendications, appartenances� et se trouver ainsi en non-conformité avec la loi. Dans ce présent article, nous tenterons de comprendre la nature du territoire symbolique occupé par le pseudonymat sur Internet (sphère privée, publique ou les deux). Pour cela, nous procéderons à l�analyse de la dimension plurielle de cet autonyme à travers différents exemples compilés à partir de forums et de rétroactions opérées sur des articles de presse en ligne. Plusieurs questionnements émergent de ce phénomène: le pseudonyme n�est-il pas un lieu de liberté où s�exprime ce qui est réprimé dans la société civile? Plus généralement, la société numérique ne remet-elle pas en question le fondement même de la société civile, puisque son accès physique et symbolique participe de l�espace privé du citoyen?
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados