Besides its geographical locations, the French territories of Guadeloupe and Guiana share a Caribbean and South-American culture but are under French rule of laws and norms.
An anthropological research was undertaken (2008-2012) in Guadeloupe and Guiana, to explore the construction of gender norms with regards to HIV prevention. The question of gender in the Caribbean has multiple paradoxical roots in colonial history, in the creation, in 1946, of French “Départements,” in independence movements (creole nationalism) and in the creolisation of the Caribbean world. The research brings to the fore the interplay and tensions that these socio-historical constructions have had and still have on sexuality and gender, creating a “gender and sexual apparatus.” The analysis of these paradoxes can highlight the ideological constructions that bring sexuality on the stage of politics. Analyzes of historical accounts, as well as the application of metropolitan public policies associated with Creole nationalism also reveal the social, economic and political constraints that help to shape gender relations. How does western standards of nuclear family and monogamy organise or “creolise” together with so called Caribbean norms regarding matrifocality or multi-partnership? What do contemporary tensions and paradoxes in gender relation display? How do Caribbean women free themselves from the burden of “respectability” that they should endorse? How do men cope with their ambiguous social position? These are some of the questions that this article attempts to explore by mobilizing an interpretative framework inspired by postcolonial studies and gender, class and race intersectionality theory.
Through the imposition of Western subjectivity via the control of bodies, gender, reproduction and sexualities a “post-colonial bio-power” is revealed at the expense of a creolized way of life, paradoxically powered by Creole nationalism.
Dans les Départements français d’Amérique, les questions du genre et de la sexualité présentent des aspects hérités de l’histoire coloniale, d’autres façonnés par les politiques publiques depuis la départementalisation (1946) et d’autres encore, propres à la créolisation du monde caribéen.
Cet article rend compte de recherches anthropologiques conduites entre 2008 et 2012 en Guadeloupe et en Guyane où nous avons étudié la construction des normes de genre au cours de travaux portant sur la prévention du VIH. Nous soulignerons les relations et les paradoxes à l’œuvre, qui, découlant de ces constructions socio-historiques, ont créé un « dispositif de sexe et genre créolisé ».
L’analyse des paradoxes permet de mettre en lumière les constructions idéologiques qui ramènent la sexualité sur la scène du politique. Les récits et analyses de l’histoire, comme l’application des politiques publiques métropolitaines associées au nationalisme créole révèlent également les contraintes sociales, économiques et politiques qui contribuent à façonner les rapports sociaux de sexe. Comment s’organisent, ou se « créolisent », les normes occidentales de la famille nucléaire et du couple monogame, et celles, définies comme caribéennes de la matrifocalité et du multipartenariat ? Que nous révèlent les paradoxes et les tensions des rapports sociaux de sexe contemporains ? Comment les femmes caribéennes s’affranchissent-elles du poids de la « respectabilité » qu’elles doivent endosser ? Comment les hommes gèrent-ils leur position sociale ambiguë ? Autant de questions que cet article tente d’explorer en mobilisant une grille de lecture inspirée des études postcoloniales ainsi qu’une perspective articulant les rapports de genre, de « race » et de classe (intersectionnalité).
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