Les États-Unis et la France sont conventionnellement décrits comme incarnant des modèles radicalement opposés quant au statut juridique et administratif des classifications raciales et la légitimité éventuelle de leur usage. Pourtant, l’étude des dispositifs mis en place depuis le milieu des années 1990 par l’Université du Texas à Austin et par Sciences Po révèle une convergence des politiques de discrimination positive américaines et françaises concernant l’accès aux filières d’élite de l’enseignement supérieur. Cette convergence a trait à la fois à la principale justification invoquée à l’appui de l’existence de ces programmes – les vertus de la « diversité » – et aux instruments mobilisés – diverses stratégies de substitution fondées sur la corrélation entre le facteur ethno-racial et le lieu de résidence. De part et d’autre de l’Atlantique, on observe donc un essor de la discrimination positive indirecte dont les déterminants demeurent imparfaitement identifiés.
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