Pointing gestures have been intensively studied by psychologists in both human and non-human primates. Research usually focusses on the emergence of pointing during ontogeny and phylogeny because infants develop pointing before speaking and non-human primates use pointing or “point-like gestures” while they do not (yet) speak. However, pointing in non-humans remains controversial. In this regard, Tomasello (2006) wrote “Why don’t apes point?”, putting forward that non-human pointing may not encapsulate similar functional and cognitive properties as do human pointing. However, empirical studies on non-human primates’ gestural communication have led to remarkable results that put this claim for human uniqueness back into question. I will base the present contribution on a series of empirical studies conducted on olive baboons (Papio anubis) to illustrate this issue of pointing gestures in monkeys. I will emphasize the communicative function and intentional properties of such gestures, as well as the cognitive skills implemented for their use. These studies show that monkeys flexibly tailor their gestural communication to the attentional state of their audience, and show persistency, targeted attention, and skills for elaborating their communicative means. However, the findings centered on the acquisition processes stress the importance of the context in which gesturing develops; only monkeys that learn to gesture towards an attentive and responsive human eventually develop skills for intentional communication closely similar to ours. These results are discussed in terms of operational criteria that may be relevant to the study of intentional communication, and in relation to the conceptual postures of lean and rich interpretations in comparative psychology.
La question du pointage mobilise de nombreuses recherches en psychologie, tant chez l’humain que chez les autres espèces de primates, le plus souvent des chimpanzés. Ces efforts de recherche visent à comprendre l’émergence, au cours de l’ontogenèse et de la phylogenèse, de ces gestes qui précèdent le développement du langage oral chez l’enfant et son émergence au cours de l’évolution. Toutefois, le fait que les animaux puissent pointer reste controversé à ce jour. À ce titre, Tomasello (2006) écrit Why don’t apes point?, proposant ainsi une ligne de partage entre les grands singes et les humains, fondée sur la capacité d’intention partagée qui serait propre à notre espèce. En parallèle, les études empiriques menées sur la gestualité de différentes espèces de primates non humains aboutissent à des résultats remarquables, susceptibles de remettre en question cette ligne de partage. Je m’appuierai sur une série d’études menée chez le babouin olive (Papio anubis) pour illustrer cette question du pointage chez les singes, en précisant la fonction communicative des gestes étudiés de même que leur nature intentionnelle et les compétences sociocognitives mobilisées par leur usage. Ces études montrent que les singes ajustent leur gestualité à la qualité de l’attention de l’audience, se montrant ainsi flexibles, persévérants, attentifs, et capables d’élaborer leurs moyens communicatifs. Cependant, les résultats portant sur l’acquisition de ces compétences soulignent l’importance du contexte dans lequel se développe la gestualité et indiquent que seuls les singes entraînés dans des conditions d’attention favorables à la communication développent des capacités semblables aux nôtres en termes de communication intentionnelle et de lecture des états attentionnels d’autrui. Ces résultats sont discutés en regard de la littérature sur les différentes conceptions de l’intentionnalité et de l’intentionnalité partagée, de même que sur les postures conceptuelles mentalistes et non mentalistes qui ponctuent nécessairement la portée des avancées de la psychologie comparée.
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