Arrondissement Brussel-Hoofdstad, Bélgica
A partir d’une étude menée en France entre 2010 et 2012 auprès de jeunes lesbiennes de 17 à 35 ans, la présente contribution s’attache à comprendre comment Internet change les pratiques amoureuses d’une population marginalisée. Les lesbiennes souffrent, en effet, d’une invisibilité sociale plus forte que d’autres minorités sexuelles, on peut donc faire l’hypothèse qu’Internet, peut-être plus encore que pour la population gay, modifie profondément les pratiques de rencontres des femmes entre elles. Le présent article poursuit cette hypothèse, en étudiant le rôle qu’occupe l’usage des espaces numériques dans l’initiation des relations sexuelles et amoureuses entre femmes et comment Internet change leur entrée dans la sexualité. Partant d’une seconde hypothèse selon laquelle l’anonymat dans l’usage des rencontres en ligne constitue un moyen de se soustraire au contrôle social des groupes de pairs (famille, amis, voisinage), nous étudierons plus précisément en quoi il permet d’échapper au contrôle social de la sexualité. Cette question, même si elle n’est pas spécifique à ce groupe, se pose de manière pertinente pour cette population, en raison de la non-reconnaissance d’une sexualité lesbienne à part entière.
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