The recent debate about the constitutionnalization of the state of emergency in France has been the occasion to talk about the example of the Roman Republic (509 BC-27 BC). This original political system never stops showing how Ancient cared about the link between law and exception. The ancient Rome doens't have a written constitution, in a modern way, but Romans didn't forget to provide situations of exception. During five hundred years, the Roman civic life tried to apply norms to situations of exceptions, even when the end of the Republic was confronted with the peril of civil war. Nevertheless, this attempt to set up the exception as an institution wasn't, to the Ancients' mind, a flaw in the rule of law allowing arbitrariness. Romans hate nothing more than the autocratic slides and the figure of the rex, likened to the tyran. The Roman Republic doesn't provide for the suspension of the rule of law but for the modulation of two of its founding principles: annuality and collegiality of the magistracies. A diachronic perspective allows to interrogate the flexibility of the Roman institutionnal practices and their teaching, from the oligarchic revolution of 509 BC to the birth of the hybrid regime of the Principate in 27 BC. Through little known practices, as the antic tumultus of the senatus-consultum ultimum, and the dictature, this extraordinary magistracy diversely pickep up by posterity, this article intends to evoke a typology of the solutions to the exception, from the "classical" Republic to the civil wars of the 1rst century BC.
Le récent débat sur la constitutionnalisation de l'état d�urgence en France a parfois pu être l'occasion d'interroger l'exemple original de la République romaine (509-27 avant J.-C.) qui témoigne du souci permanent des Anciens d'interroger le rapport entre le droit et l'exception. Au sein d�un système politique qui ne disposait pas de constitution écrite au sens moderne du terme, les Romains avaient pourtant prévu que la pratique institutionnelle puisse saisir la situation d'exception. La vie civique romaine a proposé, durant près de cinq siècles, d'appliquer un cadre normatif à la situation d'exception, alors même que la fin de la République était confrontée au péril de la guerre civile. Cette tentative d'institutionnalisation de l'exception n'est cependant pas, aux yeux des Anciens, une faille dans l'État de droit autorisant l'arbitraire. Les Romains ne détestent rien plus que la figure du rex, assimilé au tyran, et les dérives autocratiques afférentes. La République romaine prévoit dès lors, non la suspension de l'État de droit, mais la modulation de deux de ses principes fondateurs : l'annualité et la collégialité des magistratures. Une perspective diachronique permet alors d'interroger la flexibilité des pratiques institutionnelles romaines et leurs enseignements de la révolution oligarchique de 509 avant J.-C. à la naissance du régime hybride du Principat en 27 avant J.-C. À travers des pratiques parfois méconnues, comme celles de l'antique tumultus ou du senatus-consultum ultimum, jusqu'à l'évocation de cette magistrature extraordinaire qu'est la dictature, diversement récupérée par la postérité, notre réflexion propose d'évoquer une typologie des réponses à l'exception, de la République dite "classique" aux guerres civiles du Ier siècle avant notre ère.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados