En 1894, et surtout en 1896 (La Psychologie des sentiments), Ribot baptisa sa nouvelle psychologie «affective». La poésie symboliste, la musique, l’amour, la sexualité, la nostalgie illustraient ses nouvelles investigations. Il mit en avant un type de mémoire qu’il appela «mémoire affective». Il supposa l’existence de souvenirs purs, affectifs et corporels et excluant des représentations mentales. Cette nouvelle orientation psychologique était liée à de nouvelles méthodes. Loin de condamner l’introspection, il publia des auto-observations, comme celle du poète Sully-Prudhomme revivant un amour de jeunesse. Le thème de la mémoire affective était sujet à controverse parmi les philosophes et les psychologues, mais il séduisait des amateurs, des critiques littéraires et des romanciers. On peut comprendre ainsi qu’il inspira l’intrigue centrale de La recherche du temps perdu de Proust.
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