Les graffitis ont constitué l�une des formes les plus spectaculaires de résistance populaire au renvoi par Mac-Mahon du cabinet républicain de Jules Simon le 16 mai 1877, à la nomination d�un ministère minoritaire et à la dissolution de la Chambre des députés. Pendant les cinq mois que durèrent cette crise politique fondatrice et la campagne électorale qui s�ensuivit, les affiches présidentielles et celles des candidats officiels furent biffées, arrachées, souillées ou leur contenu complété par des mots ironiques ou injurieux. Des messages railleurs, porteurs d�un humour à teneur scatologique ou pornographique, furent écrits à la pointe du couteau ou dessinés sur les murs de nombreuses villes de France, à commencer par Paris. À travers ce mode de protestation iconoclaste sur le fond comme parfois sur la forme se dévoile une culture politique démocratique profondément ancrée dans les classes populaires parisiennes, mais aussi au-delà, tant géographiquement que sociologiquement.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados