Resumen de Sociologie, cognition et langage: une méthodologie d’observation

Isabelle Hajek

• English

  This paper proposes a methodology for observing linguistic forms of cognition aimed at resolving the sociological and epistemological problems raised by the multiplicity of analytical perspectives on the relationship between thought and reality, and the unequal role assigned to language in activities entered into by social actors that produce signification. Inspired by the work of Ferry (1991, 2004), this methodology, through the hypothesis of language grammars that actors activate to give meaning to their actions and to the world around them, appropriate it and transform it, recognizes that language has a varied and complex function. It reveals how the various forms of cognition and/or social intelligence formed in and by language are linked to the possibles and overlap with them in constructing communities of actors. Drawing on the results of a study of the knowledge produced about waste by actors fighting a waste-incineration project, the paper demonstrates how this methodology works.

• français

  Cet article propose une méthodologie d’observation des formes langagières de la cognition visant à résoudre les problèmes, tant sociologiques qu’épistémologiques, posés par la multiplicité des perspectives d’analyse du rapport entre pensée et réel et le rôle inégal accordé au langage dans les activités de production de sens des acteurs sociaux. Élaborée à partir des travaux de Ferry, cette méthodologie reconnaît au langage un fonctionnement pluriel et complexe à travers l’hypothèse de grammaires langagières que les acteurs activent pour donner sens à leurs actions et au monde qui les entoure, se l’approprier et le transformer. Elle permet de mettre en évidence comment les différentes formes de cognition et/ ou d’intelligence sociale, formées dans et par le langage, s’articulent à et recouvrent des possibles en termes de construction de communautés d’acteurs. On démontrera son opérationnalité, au fil de l’article, en s’appuyant sur les résultats d’une recherche relative aux connaissances produites sur les déchets par des acteurs en lutte contre un projet d’incinération des déchets.