Démographie et perception du statut social dans une société coloniale. Analyse du recensement de la paroisse de San Joseph (Puebla, Nouvelle Espagne) de 1777

• Autores: Evelyne Sanchez Guillermo
• Localización: Annales de démographie historique, ISSN 0066-2062, Nº 1, 1996 (Ejemplar dedicado a: Morbidité, mortalité, santé), págs. 409-422
• Idioma: francés
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    The census is used here not only for its interesting demographic data, but also for its illustration of the "social esteem" reserved for certain households that the censustaker questioned. By crosschecking, it becomes clear that there was a corrélation between the perception of social status and family size. Whereas the indios macehuales were marked by the Malthusianism of poverty and socio-racial depreciation, the Spanish elite maintained more extended families. It was this elite that imposed a life style to which the native caciques (Indian chiefs and the castas for whom marriage seems to hâve played a eugenic role) referred. However, this model had little following among other parish members, notably among the half-castes, and the nuclear family of 2 to 4 persons remained by far the most prevalent. This de facto half-caste society retained its colonial character by aspiring to imitate the characteristics of the dominant group, including its demographic dimension.

  • français

    Le recensement est utilisé ici non seulement pour ses données d'intérêt démographique mais aussi en raison du traitement "d'estime sociale" que son auteur réservait aux ménages recensés. Le recoupement de ces deux approches indique qu'il existait une corrélation entre la perception du statut social et la taille des familles. Alors que le comportement démographique des indios macehuales était marquée par le malthusianisme de la pauvreté et de la dépréciation socio-raciale, les élites espagnoles entretenaient des familles plus étendues. Celles-ci imposaient un style de vie auquel se référaient les caciques indigènes et les castas pour qui le mariage semble avoir joué un rôle eugénique. Cependant, le modèle imposé par ces élites était peu suivi par les autres habitants de la paroisse, notamment par les métis, et la famille nucléaire de deux à quatre personnes restait largement majoritaire. Cette société métisse de fait gardait son caractère colonial dans son aspiration à imiter le groupe dominant, y compris par sa démographie.