Nicolas Lacombe, François Casabianca
In Morocco, the argan tree is often referred to as a « goat tree » because these animals feed on its leaves and fruits. The tree is also used to produce argan oil whose economic success has continued to grow since the 1990s. By attributing a geographical indication to each one (already done for the oil and in progress for the kids), these two activities, which were organically linked together in the past, are now in competition for access to the resources of the argan forest, on the UNESCO World Heritage List since 1998. Singled out as a threat to this extraordinary ecosystem, aerial grazing is at the core of the controversy. Although the labeling project for the kid contributed to publicizing this controversy, it also provided the opportunity for goat farmers to acquire the ability to express themselves as a group, enabling them to attribute a renewed meaning to their technical cultures.
Au Maroc, l’arganier est souvent qualifié d’« arbre à chèvres », car les animaux se nourrissent de ses feuilles et de ses fruits. L’arbre est également exploité pour la production d’huile d’argan dont le succès économique est grandissant depuis les années quatre-vingt-dix. En s’inscrivant chacune dans une démarche d’indication géographique (aboutie pour l’huile et en cours pour celle du chevreau), ces deux activités, hier réunies de façon organique, se retrouvent aujourd’hui concurrentes dans l’accès aux ressources de l’arganeraie, classée depuis 1998 patrimoine mondial de l’UNESCO. Pointé comme une menace pour cet écosystème remarquable, le pâturage aérien est au cœur de la controverse. Si le projet de labellisation du chevreau a participé à la publicisation de cette dernière, il a par ailleurs aussi permis aux éleveurs d’acquérir une capacité d’expression collective et de s’investir dans le renouvellement du sens conféré à leurs savoirs et cultures techniques.
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