Les crises démographiques dans le Sud de la région parisienne de 1560 à 1670

• Autores: Jean Marc Moriceau
• Localización: Annales de démographie historique, ISSN 0066-2062, Nº 1, 1980 (Ejemplar dedicado a: La démographie avant les démographes (1500-1670)), págs. 105-123
• Idioma: francés
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    This démographie research is built upon a whole of 36 parishes — perhaps 20.000 people around 1635 — included between Paris, Corbeil and Montlhéry. One of them, Athis — Athis-Mons today — permited a reconstitution of the families — most of them vine-growers — which took form from 1560 to 1670. The demographic development is still dependent, from one century to the other, by the generation's flow, high (1565-1590 ; 1630-1670) or deep (1590- 1630 ; 1675-1700). It holds the inheritance, long dated, of mortality crisis often very hard (shortage of 20 % during the « Fronde ») caused by violent epidemies — especially the plague. From the bringing forth, death inverts : 3 % maternai mortality, 3 % are still born. Human behaviours underline the christianisation depth : classical register of the conceptions and marriage, first name stability, transmited from god-father to god-child, great respect of the conjugal moral (0,3 % illegitimate birth ; 5,2 % antenuptial conceptions), so many signs which don't mislead but which don't surprise. The fight led by the catholic Reform against pagan mentalities here wins famé itself with the dominical wedding and engagement disappearence, and may be with the raising middle âge of the women marriage (from 20 to 25 years old, during the first half of the 17th century). Contrary to ail expectation, this late marriage advent stimulâtes, first the fecundity, which lightly increases the dimension of the families (between 4 and 5 children), in spite of an always short conjugal life (less than 14 years). If the stability stays the main line, this world, so under the sway of the nature's whim and of its master's exactingness, the Parisian leading citizens, stir timidly : to live in the birth place is not a rule for 60 % of the men, and 40 % of the women, in Athis. Between the birth, still so unchecked and the death still so unpremeditated, the marriage shows a first effort of the man to master his destiny.

  • français

    Cette étude démographique repose sur un ensemble de 36 paroisses — 20 milliers d'âmes, peut-être, vers 1635 — comprises entre Paris, Corbeil et Montlhéry ; l'une d'entre elles, Athis (Athis-Mons aujourd'hui) a autorisé une reconstitution des familles, surtout vigneronnes, qui s'y sont formées de 1560 à 1670. L'évolution démographique reste commandée, d'un siècle à l'autre, par le flux des générations, pleines (1565-1590 ; 1630-1670) ou creuses (1590-1630 ; 1675-1700) : il porte l'héritage, à long terme, de crises de mortalité souvent très dures (déficit de 20 % pendant la Fronde) causées par de violentes épidémies — la peste surtout. Dès l'accouchement, la mort intervient : 3 % de mortalité maternelle, 3 % d'ondoyés-décédés. Les comportements humains soulignent la profondeur de la christianisation : calendrier classique des conceptions et des mariages ; stabilité des prénoms, transmis, dans le culte des saints, de parrain à filleul ; respect très grand de la morale conjugale — 0,3 % de naissances illégitimes, 5,2 % de conceptions prénuptiales — autant d'indices qui ne trompent pas mais qui n'étonnent pas. La lutte menée par la Réforme catholique contre les mentalités païennes s'illustre, ici, par la disparition des noces dominicales et des fiançailles et, peut-être, par l'élévation de l'âge moyen des femmes au mariage de 20 à 25 ans, au cours de la 1re moitié du XVIIe siècle. Contre toute attente, cette apparition du mariage tardif stimule d'abord la fécondité, ce qui accroît, légèrement, la dimension de la famille (entre 4 et 5 enfants), malgré une vie conjugale toujours brève (moins de 14 ans). Si la stabilité s'affirme, ce monde, si soumis aux caprices de la nature et aux exigences de ses maîtres, notables parisiens, bouge, timidement : la résidence dans le village natal n'est pas la règle pour 60 % des hommes et 40 % des femmes, sur Athis. Entre la naissance — toujours aussi incontrôlée — et la mort — toujours aussi impromptue, le mariage traduit un premier effort de l'homme pour maîtriser son destin.