Le générique de notre revue (au bas de la page sommaire) est amputé cette fois-ci — et pour toujours — d'un nom. Albert Hollenstein a quitté notre équipe, son studio de création en communication, ses amis, sa famille et cette terre, victime d'un accident tragique et absurde en août. Comme j'en veux à ma mémoire d'être toujours si injuste, d'oublier ce qui n'apparaissait être qu'un détail, et puis qui, longtemps après, se révélera capital. J'ai un peu honte de ne plus me souvenir de l'année de ma première rencontre avec Albert Hollenstein. Le lieu : oui ; c'était à Lurs, en Provence, à l'une de ces rencontres graphiques fascinantes, culturelles et un peu farfelues que présidait Maximilien Vox, auxquelles je dois tout ce que je sais d'essentiel sur nos métiers. Etait-ce il y a vingt ans ? Peut-être un peu moins... Et ce flou dans ma mémoire se rapportant à la date de rencontre avec notre ami, je le retrouve au sujet de son apparence physique ; je n'ai pas souvenir de l'avoir vu changer, vieillir — comme je le relève pourtant pour d'autres compagnons. Mais peut-être qu'alors réside ici la clé, que justifie mon trou de mémoire et expliquant l'attraction qu'il exerçait sur tous ceux qui le connaissaient : Albert Hollenstein ne vieillissait pas, quels que soient ses soucis (et il n'en manquait pas). Ouvert aux idées nouvelles jusqu'à la curiosité dévorante ; ouvert aux jeunes, qui se reconnaissaient en lui ; ouvert aux autres, jusqu'à l'obsession de la communauté ; serein, ouvert... non, rayonnant. Adieu, Albert. F.R.
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