On classe, par habitude, Michel Butor dans le « Nouveau Roman ». Mais est-il romancier ? est-il critique ? est-il poète ? C'est avant tout un homme qui s'occupe du langage ; peu importe le genre de son expression. Ses recherches, ses tentatives, ses écrits n'ont pas d'autre raison, d'autre but que de renouveler — en le bouleversant, si nécessaire — le phénomène de l'écriture, comme celui de la lecture. « De plus en plus, dit Gérard Blanchard à la fin de cet article, les textes de Michel Butor se présentent à nos yeux comme des partitions de textes dont l'interprétation ou, plutôt, les diverses interprétations dépendent de nous. Tant vaut le lecteur, tant vaut le texte. » Mais Butor a, pourrait-on dire, le goût de valoriser son lecteur ; il le guide à travers le champ des interprétations possibles : il va même jusqu'à définir la typographie et la mise en pages de ses écrits, comme en témoigne Massin.
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