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Resumen de Le droit et l’indicible: les juristes réduits au silence

François Colonna D'Istria

  • español

    Uno de los principales argumentos que se alega en contra de los juristas para convencerlos de que su actividad dogmática no forma parte de la ciencia, proviene de la falta de justificaciones empíricas. La dogmática no sería científica porque le falta un objeto empírico. En la medida en que ésta se caracteriza por la teorización de reglas legales o pretorianas, no trataría sobre los hechos, y por esta razón, debería negársele cualquier cientificidad. En este sentido, los juristas se encontrarían confinados en un vaho alternativo : el silencio o la palabra. En cualquier caso, nada de lo que podrían decir sería considerado como científicamente serio. La presente contribución se inscribe en contra de un tal análisis, cuyo realismo proviene del positivismo lógico y constituye su representante más radical. La contribución propone abrir una vía, en la cual las reglas trasformadas por la doctrina estarían concebidas como hechos, como una empírea, al igual que las informaciones provenientes de los sentidos. De igual manera, incita a una ampliación del concepto de hecho, basándose en tres instrumentos conceptuales : la coerción, la tradición y el significante saussureano. Al proporcionarse de los medios epistemológicos para concebir la dogmática como una ciencia empírica, se les podría permitir a los juristas una palabra, que sería propia, que no cedería ante los puntos de vista externos y que respondería a los criterios modernos de la cientificidad.

  • English

    One of the main arguments used to suggest that jurists’ dogmatic activities are not scientific is based on the fact that the activities are not empiric-in other words, dogmatics is not a science because it has no empirical object. Or again, to the extent that dogmatics involves the theorization of legal or praetorian rules, it does not focus on facts and so should be refused any scientific dimension. This gives jurists an uninspiring choice, between silence and empty chatter. Either way, nothing they have to say will be taken seriously from a scientific point of view. This paper argues against this analysis, most radically presented by the approach to realism derived from logical positivism. Instead, it suggests opening up a new approach, in which the rules defined by the doctrine are considered to be facts, or empirical experiences, just like the information captured by the senses. This requires a broadening of the concept of fact, using three conceptual instruments : constraint, tradition and the Saussurian signifier. By creating the epistemological tools needed to consider dogmatics as an empirical science, jurists can be allocated a right to speak that, while remaining their own and making no concessions to outside points of view, meets the modern criteria for scientificity.

  • français

    L’un des principaux arguments opposés aux juristes pour les convaincre de ce que leur activité dogmatique ne relève pas de la science est tiré de son défaut d’empiricité. La dogmatique ne serait pas scientifique, car lui manquerait un objet empirique. Dans la mesure où elle se caractérise par la théorisation de règles légales ou prétoriennes, elle ne porterait pas sur des faits et toute scientificité devrait, à ce titre, lui être refusée. En ce sens, les juristes seraient enfermés dans une sombre alternative : le silence ou le bavardage ; en toute hypothèse, rien de ce qu’ils pourraient dire ne saurait être pris scientifiquement au sérieux. C’est contre une telle analyse, dont le réalisme issu du positivisme logique est le plus radical représentant, que s’inscrit la présente contribution. Elle se propose d’ouvrir un chemin par lequel les règles travaillées par la doctrine seraient pensées comme des faits, comme une empirie, au même titre que les données issues des sens. Elle prône alors un élargissement du concept de fait, et ce en s’appuyant sur trois instruments conceptuels : la contrainte, la tradition et le signifiant saussurien. En se donnant les moyens épistémologiques de penser la dogmatique comme une science empirique, l’on serait en mesure d’allouer aux juristes une parole qui, tout en leur demeurant propre sans faire de concessions aux points de vue externes, réponde aux critères modernes de la scientificité.


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