Le choix de l�école est appréhendé comme une des clés de voûte de la modernisation des systèmes éducatifs, en France comme dans d�autres pays. Cet article interroge les présupposés de ces politiques qui véhiculent l�image d�un usager stratège, libre d�opérer des choix rationnels entre des établissements eux-mêmes stimulés par l�émulation associée à la concurrence. Ces politiques suggèrent ainsi que la libéralisation de l�emprise de la sectorisation favoriserait une mobilité plus bénéfique sur le plan scolaire que l�assignation à l�établissement de secteur. À partir d�une analyse secondaire du panel 1995 de l�Éducation nationale, cet article met à l�épreuve ces arguments en confrontant choix de l�école et trajectoires scolaires. Cette analyse n�accrédite pas la thèse d�un bénéfice scolaire associé à la mobilité scolaire pour les élèves de milieux populaires, ce qui n�est pas le cas en revanche pour ceux qui sont dotés d�un fort capital économique et culturel initial. Les scolarités en dehors des établissements de secteur contribuent ainsi à un accroissement des inégalités scolaires et des écarts sociaux de réussite.
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