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Resumen de Les expressions faciales émotionnelles dans les processus relationnels

Anna Tcherkassof

  • L’émission d’expressions faciales non équivoques et le décryptage correct des signaux faciaux d’autrui sont un impératif de la vie en société. Le cas des malades psychiatriques illustre combien un mauvais encodage ou un mauvais décodage compromet, parfois sérieusement, les interactions interpersonnelles. De nombreuses études psychologiques se sont consacrées à l’analyse structurale des expressions faciales émotionnelles. Elles ont surtout porté sur l’importance relative des différents traits faciaux et sur la mécanique du mouvement facial. Elles ont examiné, par exemple, la prédominance respective des parties hautes ou basses du visage dans l’expression des émotions. Elles ont également procédé à une description détaillée de l’activité émotionnelle faciale. Cette approche, de type mécaniste, est surtout axée sur les processus d’encodage. Aussi son pouvoir explicatif des processus liés à la communication émotionnelle et aux comportements expressifs est-il faible. De nombreuses recherches se tournent désormais vers le contexte interactionnel, clé de compréhension de ces manifestations expressives. En effet, les expressions faciales émotionnelles se manifestent toujours, peu ou prou, dans un contexte social et souvent dans le cadre d’une relation interpersonnelle. Par conséquent, tant les protagonistes de l’interaction que le contexte social dans lequel celle-ci a lieu constituent des éléments critiques. L’évolution de la communication non verbale durant une interaction interpersonnelle prend la forme d’un échange dynamique, chaque partenaire s’ajustant mutuellement à l’autre dans cette situation particulière. Deux processus parallèles et complémentaires y concourent : un processus comportemental d’encodage et un processus sociocognitif de décodage, celui-ci relevant d’une perception sémiotique. La perception de la signification émotionnelle d’un comportement expressif est avant tout la perception d’une activité relationnelle, c’est-à-dire d’une conduite pourvue de référence intentionnelle. Des yeux grands ouverts et des sourcils levés ne sont pas des globes luisants surmontés d’une touffe de poils. Ces yeux regardent ; ils regardent quelque chose ou quelqu’un. Ils indiquent ainsi une direction. Manifestement, ils relient l’individu à l’environnement, ou à un autre individu, ou à l’objectif qu’il vise… C’est pourquoi il s’agit d’adopter une analyse fonctionnelle des conduites expressives. Le sens des signaux faciaux renvoie à l’activité relationnelle des protagonistes en présence. Dans cette perspective, le phénomène d’échoïsation illustre combien toute perturbation de l’activité relationnelle affectera la synchronie sociale. Il importe donc que toute intervention sur la physionomie de la face et sur sa dynamique expressive tienne compte de son eurythmie fonctionnelle : modifier l’apparence du visage ne doit pas en modifier le sens.


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