This paper aims at proving the relevance of a spatial approach to game playing and, more generally, to cultural practices, based on an investigation of the spatial distribution of the French registered players of six institutional games. Following the Distinction model, the mapping of these registered players first shows a statistical link between some games and socio-occupational categories. Such a homology can also be transposed from social groups to places – some games are strongly rationalized – and types of place. Concerning the former, though there is not always a structural explanation, the initial impulse creates a favourable context, allowing the success of a game to become self-sustained. Concerning the latter, variations of the urbanity gradient play a central role in explaining practices, with two ideal-typical situations : mono-activity predominates in rural communes and small towns, while large urbanized places offer a favourable environment for the development of rare and diverse practices. As a whole, the research shows that spatial configurations play an important role in determining and perpetuating tastes.
Cet article entend démontrer l’intérêt d’une approche spatiale des pratiques ludiques et, plus largement, des pratiques culturelles, en s’appuyant sur une enquête consacrée à la distribution spatiale des licenciés français de six jeux institutionnels. Dans la lignée critique du modèle de la distinction, la cartographie de ces licenciés permet tout d’abord de confirmer les liens statistiques entre certains jeux et catégories socioprofessionnelles. Par ailleurs, ce type d’homologie peut être transposé des groupes sociaux aux portions d’espace – avec des pratiques fortement régionalisées – et plus encore aux types d’espace. Dans le premier cas, il n’existe pas toujours une cause structurelle identifiable ; il demeure que l’impulsion de départ crée un contexte favorable, permettant au succès d’un jeu de s’autoentretenir. Dans le second cas, les variations de gradient d’urbanité constituent un important facteur explicatif des pratiques, opposant deux idéaux types : la mono-activité des communes rurales et petites villes, et l’émergence dans les grands centres urbains de pratiques rares et diverses. Dans l’ensemble, l’enquête met en évidence le fait que les configurations spatiales participent à informer les goûts et leur perpétuation.
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