À la fin de 1917 le Japon est perçu par la majorité de l'opinion française comme un allié indispensable pour vaincre l'Allemagne. Il s'agit surtout de pouvoir rétablir un front à l'Est à la suite de la défection de l'allié russe, après la révolution. La possibilité d'une expédition japonaise en Russie, en particulier en Sibérie, est intensément discutée dans la presse française. Si le principe en est accepté unanimement, une divergence profonde apparaît sur le but de l'intervention, car les nationalistes français ajoutent aux objectifs militaires initiaux des visées politiques, comme la lutte contre le bolchevisme, alors que leurs adversaires soutiennent le principe d'une non-intervention dans la politique intérieure de la Russie. Mais une autre question plus stratégique se profile derrière cette controverse, c'est celle de la loyauté réelle du Japon. Les Européens peuvent-ils vraiment compter sur leur allié "jaune"? Celui-ci semble en fait partager plus de points communs avec les Allemands qu'avec les puissances démocratiques. Est-ce là un danger pour l'avenir?
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