Les "lois fondamentales" des années 1880 ont maintenu la séparation des sexes dans les écoles. Cependant, au début du XXe siècle, les pouvoirs publics encouragent les géminations d'écoles rurales à une classe. En 1905, le congrès des amicales d'instituteurs et d'institutrices prône par ailleurs une politique volontariste de coéducation. Confondant volontiers les deux projets, certains milieux catholiques vont s'élever contre une politique scolaire jugée à la fois illégale et immorale. Est dénoncée une entreprise "maçonnique" dont la finalité serait d¿enlever sa pudeur à la jeune fille et ainsi de l'arracher à l'Église. S'appuyant sur les prescriptions épiscopales, ce combat devient un des chevaux de bataille de l'Union des associations catholiques de chefs de famille et suscite des tensions locales. Même si des divergences finissent par apparaître dans le camp catholique, la loi de 1933 ne met pas fin à ces polémiques. Et pourtant, son but est bien plutôt d'améliorer l'efficacité pédagogique des petites écoles rurales que de remettre en cause les rapports de genre.
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