En dépit des protestations d'Hérodote et de Thucydide, la tradition populaire à Athènes considérait que la cité avait été libérée de la tyrannie des Pisistratides par Harmodios et Aristogiton. Rien d'étonnant, donc, à ce que les orateurs attiques aient adopté la version populaire des événements. Isocrate attribue cependant la libération d'Athènes à Clisthène et non pas aux tyrannicides, qui brillent d'ailleurs par leur absence dans son oeuvre. Le point de vue que je défends dans cet article est que l'auditoire visé par Isocrate appartenait à l'élite et non au demos, ce qui lui laissait la liberté de réinventer la version « officielle » et démocratique des faits. L'utilisation des exemples tirés de l'Histoire chez Isocrate devrait donc être traitée séparément de celle qui en est faite chez les orateurs attiques
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