Faisant suite aux études de Thérèse de Hemptinne et de Walter Prevenier, cette contribution tente de formuler une réponse à des questions concernant le fonctionnement de la chancellerie de Flandre sous les successeurs du comte Philippe d'Alsace (+ 1191) : Comment la chancellerie comtale a-t-elle évolué jusqu'au milieu du xiiie siècle ? Quelles personnes étaient responsables de l'expédition et de la confection des chartes comtales ? Quelles formes d'organisation la chancellerie a-t-elle prises, et peut-on parler d'un concept univoque de "chancellerie"? L'existence d'une union personnelle entre les comtés de Flandre et du Hainaut depuis 1191 a influencé ce questionnement, à savoir comment les activités de chancellerie se sont-elles développées par la suite dans les deux comtés administrés par les mêmes princes(ses). Afin de pouvoir répondre à ces questions, trois approches méthodologiques ont été utilisées, à savoir une analyse diplomatique du dictamen des actes comtaux, une étude paléographique des originaux conservés et un inventaire prosopographique du personnel de la chancellerie. La base de données Diplomata Belgica s'est révélée d'une valeur inestimable pour chacune de ces approches. Les résultats de l'étude ont abouti à une nouvelle compréhension de la participation de la chancellerie comtale de Flandre-Hainaut au processus de la "révolution de l'écrit", et de la bureaucratisation dans les Pays-Bas méridionaux au début du xiiie siècle. Finalement, les conclusions nous ont porté à nuancer quelque peu la définition d'une "chancellerie princière territoriale".
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