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Le verger de Deduit, un 'paradis artificiel'?

  • Autores: Armand Strubel
  • Localización: Cuadernos del CEMYR, ISSN 1135-125X, Nº 21, 2013, págs. 89-100
  • Idioma: francés
  • Títulos paralelos:
    • Deduit's orchard, an 'artificial paradise'?
  • Enlaces
  • Resumen
    • English

      «Deduit’s orchard, an ‘artificial paradise’?». Why does Genius show such a stubborn disdain for Diversion’s garden? Nature’s priest “moralises” this space: since then, before “the lamb’s park”, the charming hall built on the topoi of lyricism undergoes an ontological deficit whereby it becomes an “artificial paradise”. This locus amoenus stands as a place of temptation, a passive aesthetic contemplation site which the narrator turns into a bare inventory of nice perceptions. But such fascination does sometimes verge pathological borders, allowing only for reflections or illusions. How real can these roses, reflections of other reflections, be? This is a self-enclosed world gazing at itself: the young one looks at Oiseuse, who looks at herself in the mirror... Here the peril consists on the bewitchment of gaze, lost in an ongoing process of repetition and frustration. Such is the destiny awaiting Lover by the rosebush, facing —like Narcissus— the unreachable feature of the object of desire. But, isn’t this the real lesson Love is teaching, that which the God Love surreptitiously brings into his commandments?

    • français

      Pourquoi tant d’acharnement, dans la bouche de Genius, à dénigrer le verger de Deduit, où se déroule toute l’aventure?... Le chapelain de Nature «moralise» cet espace, des lors, face au «parc de l’agneau», le séjour enchanteur construit avec les topoi du lyrisme souffre d’un véritable déficit ontologique. Ce locus amoenus est le cadre du deduit, un lieu de tentation, surtout celle d’une contemplation esthétique, purement passive et qui cantonne le narrateur dans l’inventaire des perceptions agréables. Mais la fascination n’est pas innocente, elle se situe parfois à la limite de la pathologie. Elle ne permet de saisir que des reflets, des ombres ou des illusions. Quelle réalité ont ces roses, reflets de reflets? Ce monde est refermé sur luimême:

      le jeune homme regarde Oiseuse qui se regarde dans son miroir. Le risque ici, c’est celui de rester captivé par le fantasme, captif, dans un processus de répétition, d’enlisement, de frustration. Tel est le sort qui attend l’Amant auprès des rosiers: confronté —comme Narcisse— au caractère insaisissable de l’objet du désir. Mais n’est-ce pas là la vraie leçon d’amour, celle que le dieu d’Amour se garde bien de glisser dans ses «commandements»?


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