Cet article examine le développement récent de travaux inspirés de la sociologie des mobilisations sur le continent africain. À rebours d�une nouvelle célébration du « désenclavement » des études africaines, il souligne, malgré l�intérêt du regard porté aux mobilisations, plusieurs points aveugles de cette littérature qui néglige certains héritages des approches par le bas et les résistances, à la sensibilité plus historienne et plus ethnographique. Il souligne l�importance de distinguer analytiquement protestation, mobilisation et dissentiment, et d�arrimer au mieux les formes de mobilisation à leur substrat social. De façon très féconde pour qui voudrait saisir les transitions par le bas, les observateurs des autoritarismes et des accommodements à ces derniers ont peut-être mieux été à même de traiter avec prudence le déploiement de révoltes comme celles qu�a connues l�Afrique du Nord depuis le début des années 2010.
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