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Pardon, un parcours de l'excuse au reproche

  • Autores: Isabelle Daussaint-Doneux
  • Localización: Revue de Sémantique et Pragmatique, ISSN 1285-4093, Nº. 15-16, 2004 (Ejemplar dedicado a: Continuités sémantiques), págs. 135-154
  • Idioma: francés
  • Enlaces
  • Resumen
    • English

      The term " pardon " is a word which, over the centuries, has undergone not just a dilution of meaning which reflects the secularisation of society, but which also constitutes, through its various conversational uses, nothing less than a complete inversion, pragmatically speaking. A term generally seen as part of a system of politeness, designed to achieve reconciliation, can give offence. In fact, the conversational uses of the term can be grouped in six categories : religious, secularised, simple form of politeness, interjection, reproach and counter-argument.

      Their lowest common denominator is a politeness-value (positive or negative) and they form a continuum based on the degree of inversion of the premise and the speech act. In examples whit some reconciliatory value-moving, on the continuum from religious meaning to interjection (arguably the central zero-point of offencepremise) the premise consists of some level of offence and the effect remains one of some level of reconciliation. Pragmatically, however, in uses where the intention is inverted - beyond the zero-point - the speech act is one of offence while the premise is reconcialiation. The overall movement can be counted as one of the major cinétismes guillaumiens from concrete to abstract, since in its last use as counter-argument, "pardon" becomes an agent of simple, complete inversion.

    • français

      Le terme pardon est un mot qui non seulement a subi au cours des siècles une désémantisation représentative de la laïcisation de la société, mais qui en plus connaît, à travers ses différents emplois discursifs, rien de moins qu'une inversion pragmatique totale. Le terme qui s'inscrit habituellement dans le système de la politesse au sein de l'échange réparateur peut servir à l'offense. En fait, les emplois discursifs du terme pourraient se regrouper en six catégories : l'emploi religieux, l'emploi laïcisé, la simple formule de politesse, l'interjection, le reproche et la valeur contre-argumentative. Ils ont tous comme dénominateur commun une valeur de politesse et forment un continuum qui se fonderait sur l'inversion du posé et du présupposé. Dans les exemples à valeur de réparation - allant du sens religieux vers l'interjection (sorte de point zéro de l'offense présupposée) - ce qui est présupposé, c'est l'offense et ce qui est posé, c'est la réparation, alors que, dans les emplois pragmatiques à intention inversée, ce qui est posé, c'est l'offense et ce qui est présupposé, c'est la réparation. Le mouvement global rejoindrait un des grands cinétismes guillaumiens allant du concret à l'abstrait, puisque dans son dernier emploi à valeur contre-argumentative, le pardon n'est plus qu'un simple opérateur d'inversion.


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