On peut interpréter l�opposition récurrente des médecins scolastiques aux vetulae et empirici comme un confl it entre niveaux de rationalité. Sont d�abord distingués trois niveaux de rationalité dans les conceptions de la magie, puis sont étudiées successivement les deux voies de justifi cation rationnelle des empirica intégrés à la médecine savante: celle qui avait recours aux propriétés occultes, celle qui convoquait le pouvoir de l�imagination �dans ce second cas, plutôt le pouvoir de l�imagination sur le corps de celui qui imagine qu�un pouvoir sur un autre corps. Les propriétés occultes semblent offrir une solution plus satisfaisante rationnellement mais aussi peut-être théologiquement. L�article s�achève par l�étude d�un cas: la manière dont le médecin valencien Jeroni Torrella dans l�Opus praeclarum de imaginibus astrologicis (1496-c. 1500) est confronté à un empiricum particulièrement diffi cile à rationaliser, ce qui illustre, à une date tardive, les enjeux de la rationalisation naturaliste scolastique.
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