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Resumen de Le passage des anciennes à de nouvelles "Mille et Une Nuits" au XVe siècle

Jean Claude Garcin

  • français

    L�analyse historique du texte arabe des Contes des Mille et Une Nuits permet de comprendre la cohérence du recueil imprimé pour la première fois en Égypte, à Bu-la-q, en 1835. La collecte des contes de Bu-la-q a été réalisée dans un but moralisant, voire religieux, par un cheikh égyptien dont nous ignorons le nom, peu après 1750. L�historien peut replacer ces textes dans le temps en analysant les « indices contextuels ». Il est conduit à identifier ceux qui sont des contes médiévaux et d�époque mamelouke (44% seulement du texte arabe imprimé), et à constater qu�une rupture dans les thèmes des contes a commencé en Égypte dans le premier quart du xve siècle : adjonction à de vieilles anecdotes sur les califes abbasides des ixe-xe siècles et leur cour, de contes faisant preuve de plus d�esprit critique (le « Sindba-d le Marin » que nous connaissons), voire des interrogations plus graves sur les famines et les pestes. La rupture véritable se produit en Syrie affectée par les invasions mongoles (Tamerlan déporte à Samarkand de nombreux habitants de Damas en 1401), lorsqu�un auteur damascène écrit de « Nouvelles Mille et Une Nuits », sans doute entre 1421 et 1436. La famille abbasside (en particulier Haru-n al-Rashi-d) est tournée en ridicule ; les anecdotes purement historiques sont bannies ; l�auteur, qui apparaît comme un « moraliste », s�intéresse surtout à l�étude des caractères et des passions, sans référence à la loi islamique. Cette rupture coïncide avec un changement dans la production littéraire en Égypte, au moment où se consolide au Caire le régime politique des mamelouks « circassiens ». À partir du xvie siècle, les auteurs de contes se placeront dans la continuité formelle de l�auteur damascène du xve siècle, qui a fourni le modèle de « Mille et Une Nuits modernes », avant qu�au xviiie siècle une affirmation nouvelle du religieux et du « convenable » conduise à une rupture finale et à la moralisation des contes par celui qui a composé le recueil de Bu-la-q.

  • English

    This article deals with the historical analysis of the Arabian Nights Bu-la-q edition of 1835. First of all, this analysis allows a better understanding of the Bu-la-q edition consistency. The tales were put together a little while after 1750 by an unknown Egyptian shaykh whose aim was obviously moralizing and devoting. A focus on the « historical contextual indications » in the texts of the tales provides a rough idea of when the tales were written. In this way we can identify medieval and Mamlu-k tales (forty four per cent of the printed Bu-la-q edition). We can notice that a kind of break occurred in the Egyptian tales during the first thirty years of the fifteenth century. Pseudo-historical anecdotes on the ancient caliphs can be found but also new critical tales (such as a new « Sinba-d the Sailor ») or references to the dreadful starvations and plagues in these times. But the true break is definitely in the « New Arabian Nights », that a Syrian author wrote in Damascus, probably between 1421 and 1436. He may have been deported to Samarkand when Ti-mu-r Lang invaded Syria in 1401. The author of these « New Arabian Nights » pretended to use continuity, but he made fun of the califal Abbasid family (especially Haru-n al-Rashi-d) and banished the old historical narratives. The tales are devoted to the study of human characters and passions, without reference to Islamic criteria. The book as a whole is coherent thanks to the use of old verses and situations in the tales. It is a true literary work. In an historical point of view, these two breaks are concomitant with the strengthening of the Circassian sultans in Egypt and Syria. From the sixteenth to the eighteenth centuries, a lot of tales, which I call « Modern Arabian Nights », were modeled on the « New Arabian Nights » of the fifteenth century, but in the end the moralizing and devout Egyptian shaykh corrected the tales in accordance to the Islamic criteria.


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