Ce travail analyse deux lettres écrites en réaction au déclassement de la ville de Tolède au profit de Grenade après la conquête de celle-ci en 1492. Elles sont expédiées par la chancellerie des Rois Catholiques. Rédigées par Alphonse Ortiz, chanoine de Tolède, ces deux missives défendent la préséance de la ville de Tolède sur deux plans complémentaires : un plan strictement urbain et un plan religieux (la primatie du siège épiscopal). La perspective envisagée, celle de la rhétorique urbaine, s'avère novatrice pour l'analyse du discours politique urbain en Castille à la fin du Moyen Âge. Cet épisode de la réclamation de la préséance servit à mettre au point tous les ressorts argumentatifs en faveur de la cause de Tolède et en ce sens on peut le considérer comme un paradigme de la rhétorique argumentative de la ville, fondée sur la mémoire et l'histoire pour défendre son identité face à une ville récemment conquise.
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