La médiation est de plus en plus mobilisée pour la régulation des conflits politiques violents. Elle n’a pourtant jamais suscité l’intérêt de la science politique française. Les recherches existantes, essentiellement nord-américaines, privilégient dans une perspective réaliste souvent quantitative le rôle des « médiations » réalisées par les gouvernements, les diplomates ou les institutions internationales. Après avoir procédé à une recension critique de ces travaux,cet article évoque les médiations, bien moins visibles, réalisées par des acteurs aussi divers qu’ONG, autorités morales ou religieuses, fondations et universitaires. Il tente d’analyser les enjeux politiques de leur action et se demande si ces mobilisations relèvent d’une stratégie d’occultation et de dépolitisation de l’action diplomatique étatique, ou bien si elles sont porteuses d’une rupture éthique dans la façon de faire la paix.
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