Elisabeth Dupoirier, André-Paul Frognier
Le but de cet article est d’étudier de manière comparative le moment de la décision électorale, à partir des enquêtes menées en Belgique et en France au cours des dernières décennies. Les cas belges et français étant très différents, tant par le régime politique que par la règle électorale, la mise en évidence de tendances communes éventuelles permet de donner à cette comparaison une validité qui dépasse les cas d’espèce. L’approche s’inspire des hypothèses actuelles sur le comportement électoral, en provenance surtout des États-Unis. Dans le prolongement des théories de l’électeur rationnel, ces nouvelles théories prévoient un nombre de décideurs durant les campagnes électorales de plus en plus importants, de plus en plus « sophistiqués » et de moins en moins liés à une identification partisane. L’analyse empirique montre qu’il conviendrait en fait de distinguer trois groupes d’électeurs : ceux qui se sont décidés avant la campagne, ceux qui se décident tôt dans celle-ci et ceux qui se décident au dernier moment. Seul le groupe du milieu présente un profil et un comportement de type rationnel.
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