Cet article s’intéresse à la représentation du monde rural dans la poésie contemporaine de langue kurmandji en Turquie. L’auteure constate que c’est autour du village – réel et idéel – et de sa disparition que se structure l’expérience traumatique du peuple kurde et que se cristallise la notion de dépossession de la terre. Elle montre que la représentation du monde rural s’est transformée avec les années de guerre (1980-1990) et avec l’étiolement du socialisme, idéologie dominante au sein des mouvances kurdistes. L’idylle rurale est désormais extrêmement présente dans la création poétique et renvoie, d’une part, à un Kurdistan rêvé et, d’autre part, à un âge d’or révolu et détruit par la guerre. Cette idylle contraste fortement avec l’image de la migration vers la ville impure, lieu de l’altérité.
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