Cet article présente de premiers résultats et réflexions sur l'assemblage lithique proto-aurignacien de la grotte de l'Observatoire (principauté de Monaco) et fait valoir l'intérêt de ce contexte régional pour l'étude de la diffusion du Paléolithique supérieur en Europe occidentale.
Cette étude confirme l'attribution des niveaux G et F au complexe proto-aurignacien (Onoratini et al., 1999). Les chaînes opératoires lithiques se caractérisent par une acquisition sélective de roches de très bonne qualité, par la coexistence de deux schémas de production unipolaire, l'un laminaire, l'autre lamellaire, et par une confection de lamelles à dos par retouche inverse dextre (lamelle Dufour, sous-type Dufour). Ces caractéristiques sont proches de celles aujourd'hui décrites dans la littérature, laissant ainsi entrevoir l'homogénéité technique de ce complexe à l'échelle de l'Europe occidentale.
Le profil de cet assemblage caractérise des occupations de courte durée, renvoyant à des stratégies de subsistance basées sur une forte mobilité résidentielle et de longs déplacements (> 130 km). Dans cette perspective, les données techno-économiques se prêtent à l'hypothèse d'un complexe technoculturel porté par des nouvelles populations qui auraient circulé le long de l'espace méditerranéen. La localisation principale des gîtes d'approvisionnement en matières premières (85 % de silex bédouliens et oligocènes de Provence occidentale) nuancerait alors l'hypothèse d'une avancée continue des premiers hommes anatomiquement modernes en Europe, privilégiant plutôt le scénario d'une progression ponctuée de stases.
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