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Songe, vision, savoir: l'onirique et l'épistémique chez Molinet et Lemaire de Belges

  • Autores: Adrian Armstrong
  • Localización: Zeitschrift für romanische Philologie, ISSN-e 1865-9063, ISSN 0049-8661, Vol. 123, Nº 1, 2007, págs. 50-69
  • Idioma: francés
  • Texto completo no disponible (Saber más ...)
  • Resumen
    • Le songe ou la vision allégorique constitue le «type-cadre» d'un grand nombre de poèmes narratifs français entre la fin du XIIIe siècle et le début du XVIe. Le schéma de base est connu: un «acteur», narrateur homodiégétique, qu'il rêve ou qu'il soit bien éveillé, se trouve dans un paysage peuplé de personnifications; il assiste ou participe à une série d'événements avant de reprendre connaissance et de transcrire son expérience (Badel 1980, 332�353). Connues aussi les implications thématiques et formelles du songe. On reconnaît largement qu'il légitime son message idéologique, en en suggérant l'origine transcendante ou en en affirmant le statut fictif pour détourner toute critique éventuelle (Braet 1985, 22; Marchello-Nizia 1981, 52�53); qu'il problématise souvent des questions de vérité et de connaissance (Marchello-Nizia 1985, 256�258; Bokdam-Huot 1989, 149; Kruger 1992, 134�141); et qu'au niveau formel il permet aux poètes d'exercer leur virtuosité en manipulant des topoï narratifs familiers (Angeli 1985, Armstrong 1995). On a su également relier les songes et visions à des questions épistémologiques plus vastes. Kathryn Lynch, dans une étude importante (1988, 1�76), suggère de façon convaincante que la structure de la vision poétique reflète l'opération mentale que la philosophie médiévale appelle l'abstraction. L'abstraction permet aux humains d'acquérir la connaissance d'universaux, en abstrayant progressivement les formes immatérielles des objets que perçoivent leurs sens, ou des fantasmes que produit leur imagination. La psychologie médiévale décèle dans les rêves une semblable ascension vers la connaissance: l'imagination produit des images que peuvent rendre significatives les opérations organisatrices et interprétatives de la raison, opérations grâce auxquelles le rêveur peut abstraire des images les vérités nécessaires (Lynch 1988, 64�72). Les songes illustrent donc le fonctionnement des facultés mentales, et font des révélations métaphysiques aux humains � tout ce qui en fait un instrument efficace de la poésie didactique. Étant donné l'importance du savoir dans la poésie de cette époque (il n'y a qu'à se rappeler combien on affectionnait les pièces de circonstance et les textes moralisateurs), les songes et visions paraissent ainsi constituer un champ d'investigation privilégié pour qui veut cerner la poétique française du bas Moyen Âge.


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