Dans le cadre de la politique de « marche à la mer », de colonisation du Tropique mexicain, de vastes espaces du sud de l�État de Veracruz ont été intégrés à partir des années 1950, dans le mouvement de colonisation agro-pastorale. Il s�agit de montrer comment en un demi-siècle, les transformations économiques impulsées par l�État mexicain ont contribué à façonner les structures foncières dans le contexte spécifique d�un front pionnier. L�analyse s�appuie sur des enquêtes conduites dans le municipe de Playa Vicente sur les colonies (forme particulière des dotations foncières faites dans le cadre de la réforme agraire mexicaine), et sur un dépouillement des archives agraires ; les dynamiques internes aux colonies sont croisées avec d�autres niveaux d�analyse dont deux sont privilégiés : la répercussion des dispositifs d�intervention publique, en particulier le rôle de l�accès au crédit dans les années 1970/80, puis le désengagement de l�État mexicain ; l�autre dimension concerne les relations à l�échelle régionale par l�analyse des rapports économiques et sociaux avec les espaces voisins dominés par la propriété privée (production d�ananas dans le municipe d�Isla ; éleveurs dans le reste du municipe de Playa Vicente). Les dynamiques économiques permettent d�éclairer le jeu des relations foncières dominé par la reproduction des inégalités.
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