(À partir d'une lecture du Bateau ivre par Michel Deguy) Le meilleur compte rendu d'un poème pourrait être un poème, telle serait l'une des formules majeures, peut-être, de la poétique de Michel Deguy . Parmi ces moments de compte rendu d'un poème à partir d'un poème, de retournement critique inscrit à l'intérieur même du poème, de théorie en un mot, non pas extérieure, mais au contraire intérieure, non pas prescriptive, mais méditative, on trouve un texte remarquable de Gisants qui évoque, librement, de manière inventive, Le Bateau ivre , pour faire valoir un point essentiel, une nécessité décisive attachée au geste poétique.
On cherchera à faire écho à cette page. Il ne s'agira pas pourtant de prolonger la proposition de Michel Deguy, en la considérant - à tort - comme de la théorie au sens usuel. Non, il s'agira de saisir la proposition en question dans sa dimension poétique, suivant la manière dont elle est prise dans le travail du poème, qui la déborde, l'entraîne où elle ne pourrait pas être entraînée si elle n'était pas, précisément, dite en poème. C'est ainsi loin de ce qui est explicitement avancé que nous nous trouverons conduits, jusqu'au trajet d'une proposition qui vient rompre avec le thématisme déclaré, thématisme en l'occurrence théorique, pour y opposer quelque chose de l'ordre d'une contestation. Contestation qui elle-même ouvre à autre chose : la possibilité d'une meilleure compréhension de l'intervention du théorique en poème.
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