Inscrit dans un nouvel ensemble de recherches portant sur l�articulation entre migration et urbanisation, le présent article a pour objectif de comprendre comment les migrants, à travers leurs investissements, participent à la fabrique urbaine de leur pays d�origine et deviennent des acteurs du développement des villes. Le retour des Burkinabè de Côte d�Ivoire dans leur pays d�origine, perçu par le gouvernement de B. Compaoré comme un risque de déstabilisation économique et sociale, a généré un nouveau regard sur la question migratoire. Après avoir été négligés, les Burkinabè de l�étranger sont aujourd�hui considérés comme des développeurs potentiels. Depuis 2002, acteurs public et privé mettent en place des dispositifs facilitant mais aussi orientant leurs projets d�investissement au pays. Il s�agit en effet de canaliser l�argent des migrants vers les deux grands projets urbains de Ouagadougou, ZACA et Ouaga 2000, devant permettre d�afficher dynamisme et modernité d�une capitale en mouvement. Les migrants, autrefois porteurs de projets de développement, s�insèrent aujourd�hui dans des projets urbains déjà pensés par l�État selon un modèle occidental. Au coeur de politiques de récupération, ils semblent perdre leur autonomie mais reste leur capacité à se réapproprier les projets urbains
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