La recherche sociologique a traditionnellement cherché à expliquer le droit soit en termes de rapports de force, de pouvoir et de domination, soit dans ceux de la modernité et de la rationalisation, soit encore comme traduction symbolique d'une culture intériorisée. Toutes ces perspectives ont en commun de porter sur le droit, ses manifestations, les phénomènes qui s'y rattachent et ses pratiques, un regard extérieur qui ne prend pas le droit au sérieux dans sa dimension praxéologique. À l'inverse, l'analyse ethnométhodologique s'intéresse au droit en tant qu'il est, de part en part, une activité pratique. Pour montrer ce que cela recouvre, l'article procède en quatre temps. Tout d'abord, il identifie le « fossé descriptif » qui caractérise l'appréhension traditionnelle du droit par les sciences sociales. Il pointe ensuite, à partir de l'exemple des théories du pluralisme juridique, quelques-uns des problèmes suscités par la sociologie du droit. Il cherche, en troisième lieu, à définir les points majeurs de la respécification qu'il suggère. Enfin, il brosse la carte des études praxéologiques ayant pris le droit pour objet.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados